mercredi 31 août 2011

Six Jours dans les Visayas

Avant de lire cet article, assurez vous tout d'abord d'avoir du temps pour le lire, car des voyages de six jours, c'est pas tous les jours!
Pourquoi six jours? Parce que les philippins aiment les jours fériés et que je n'ai cours que le mardi et le jeudi. En bref, comme ce mardi était férié pour la fin du Ramadan, c'est une belle occasion d'escapade.
Les Visayaquoi? Les Visayas sont une des trois grandes provinces des philippines constituée bien entendu d'îles, dont Bohol que nous avions visité précédemment... Bien entendu, nous ne reviendrons pas dessus!
Avec qui? La même bande de joyeux lurons (ou presque) : Alice, Guillaume, Marie, Felipe et Amaury. Une équipe qui marché plutôt bien et qui surmonte les petits accrochages sans rancune...
Comme vous l'avez peut-être remarqué, je suis d'humeur assez structurée, je vais donc annoncer le plan dans cette introduction. Dans un premier temps, je parlerai de l'île de Panay, de la ville d'Iloilo et de grottes d'aventuriers, puis je continuerai avec l'île de Negros et sa capitale Bacolod, puis je conclurai avec l'île de Siquijor que je peux appeler sereinement comme mon coup de coeur du moment...

Partie 1: Iloilo
Une fois de plus, notre voyage a commencé tôt, très tôt... A 3h du matin, nous sommes partis de la maison pas bien frais et nous avons pris notre petit avion Airphilexpress (changement de compagnie mais toujours des prix imbattables) et nous sommes arrivé à Iloilo à 6h du matin, avec un grand besoin de sommeil. L'attente du sac de Felipe nous a définitivement assommé et nous avons quand même réussi à prendre un taxi à un prix exorbitant pour nous rendre à notre petit hôtel, trouvé en vitesse la veille au soir... La Ong Bun Pension House se révélera très bon marché (la nuit à 2€/personne) mais la chambre au 4ème étage, la salle de bain commune et un petit lit double taille philippine à partager avec Guillaume. Heureusement qu'on était exténués! Après un léger somme et un petit-déjeuner au Macdo du coin, nous sommes partis pour un parc national sur les conseils d'Amaury. Un petit jeepney jusqu'au terminal puis un autre jeepney pour Dingle puis un tricycle partagé à 6 pour arriver en bas d'une route de campagne. Dix minutes d'ascension plus tard et nous voilà à l'orée du bois, au bureau des rangers. Nous ne savions pas encore dans quoi nous nous embarquions....
Dans la foret en tong...
La taxe et le guide payés, nous sommes partis pour une visite du parc naturel, en tenue de touriste... Guillaume, Amaury et moi n'avions pas prévu le chemin de pierres et avions apporté nos tongs. Les pieds douloureux, nous sommes arrivés dans les deux premières grottes, un peu glissantes et lugubres, mais rien d'extraordinaire (avec du recul en tout cas!) Pour arriver à la troisième, il fut grimper une sorte d'escalier naturel, ce que Guillaume fit avec le plus grand mal, ses tongs rendant l'âme tous les dix mètres. Une descente glissante plus tard et nous voilà dans la plus grande obscurité, avec le guide qui nous guidait avec sa torche et nous avec la torche de nos petits portables Samsung allumée... Dans la grotte, des milliers de chauves souris criaient et s'excitaient au moindre rayon de lumière. Au sol, de la boue mélangée aux excréments (au caca quoi!) des chauves-souris. Très impressionnant et très casse-gueule, car après la petite pluie du matin, les rochers et la "terre" étaient très glissants. Aussi impressionnants furent les gigantesques araignées, les araignée-scorpions, les tarentules rouges et le serpents qui a même fait peur à notre guide, pourtant impassible jusqu'ici. 
Descente dans les grottes lugubres...
Araignée-scorpion
La fin de la grotte s'est révélée humide et nos pieds commencèrent à s'enfoncer, nous obligeant à porter nos tongs pleines de boue à la main. Sur une petite glissade, je me suis aggripé à un rocher et ma montre s'est explosé en l'air, mais pas de bobos pour moi... Enfin sortis de cet enfer, une pluie diluvienne avait commencé à tomber, mais bon, on n'était plus à ça près! Ah si, mon short beige, qui était presque propre après toutes ces aventures, s'est retrouvé tout souillé après qu'une des tongs d'Amaury se retrouve coincée dans la boue et en sortant m'asperge de la tête au pied. Allez, ça partira à la machine!!!
Le retour vers la cabane des rangers fut difficile, encore une fois surtout pour Guillaume et ses tongs disloquées mais malgré la nuit tombante, nous avons réussi à trouver un tricycle puis les jeepneys pour nous ramener à la pension. Inutile de préciser que la nuit fut calme et que nous avons dormi à poings fermés! 
Le lendemain matin, après un bon sommeil, nous sommes parti visiter la cathédrale de Iloilo, seul monument d’intérêt mais que nous n'avions pas eu le temps de visiter la veille. Un joli monument avec une petite tour mais rien de mythique non plus. Un jeepney pour le port, et un ticket pour Bacolod, la deuxième partie de notre voyage.



Partie 2: Bacolod
Le bateau pour Bacolod fut bref et moyennement intense. Le bateau était assez gros, le seul inconvénient (pour moi en tout cas) était qu'il n'y avait pas d'air conditionné et donc pas beaucoup d'air et surtout que j'étais coincé dans un mini siège entre deux philippins et que je crevais de chaud...
Église de Bacolod
A l'arrivée, un taxi nous emmène vers notre hôtel, le Star Plus, qui lui aussi était peu cher et sympathique. La réceptionniste nous a un peu guidé, et nous sommes parti à la recherche d'un lieu pour déjeuner. Le Lonely Planet nous a indiqué El Camino, typiquement philippin, avec un petit barbecue en pleine rue, où nous avons partagé deux poulets rôtis délicieux. L'après-midi fut l'occasion d'une visite de la ville de Bacolod. Tout d'abord, l'église, qui était assez similaire à celle d'Iloilo, simple mais jolie quand même. 
Ensuite, le Negros Museum, retraçant l'histoire de l'île de....Negros, avec les cannes à sucres et la colonisation. Une guide nous a bien expliqué l'histoire des lieux en compagnie d'un couple d'australiens en vacances dans la région. 
Sympathique bestiole
Après ça, visite au zoo ou plutôt à une fondation pour la préservation des animaux de l'île. Au programme une chauve-souris avec un corps de rat assez immonde comme vous l'aurez deviné, des cochons sauvages, une biche, un chat-léopard et des sortes de toucans. Je me suis fait abordé par des étudiants faisant un exposé sur la préservation des espèces menacées et j'ai même eu le droit à une petite interview où j'avoue ne pas avoir trop su quoi dire... Mais bon, ce petit parc animalier fut une très bonne distraction! Une ballade dans le mall de la ville plus tard, nous revoilà à l'hôtel où nous avons fait une petite sieste avant de partir manger une pizza dans un restaurant recommandé par une amie philippine d'Amaury. Un repas fameux et très sympathique avant de quitter cette belle bourgade qu'est Bacolod. Marie et Amaury sont resté debout jusqu'au petit matin tandis que Felipe, Guillaume et moi sont rentré nous reposer un peu.
En effet, notre bus est parti à 3h du matin. Un voyage à la philippine, dans un bus avec des sièges enfoncées, sans climatisation, les fenêtres et les portes ouvertes. Notre charmant voisin a commencé à vomir à côté de nous, ce qui m'a presque empêché de dormir, mais c'est surtout la route toute cabossée qui nous en empêchait! Six heures plus tard, nous voilà à Dumaguete, ville au sud de l'île, où nous rejoignons Alice qui avait dû partir plus tard de Manille pour roucouler quelques jours de plus avec son copain Antoine, étudiant à Séoul. Le ticket fut pris et après un bateau complet et donc une bonne heure d'attente nous voilà partis dans le bateau le moins cher faisant la liaison Dumaguete-Siquijor. Je vous dit le moins cher parce que le voyage fut vraiment chaotique. Au lieu des 45min de voyage des bateau express, ce petit bateau a mis 1h30, sans aération, avec un bateau rempli et nul part où poser sa tête. je transpirais à grosses gouttes, tout comme le petit bébé à côté de moi, qui devait avoir 2 semaines, et qui était ventilé tant bien que mal par sa mère. Heureusement, la vision que l'on a eu à l'arrivée à vite fait passer le mal de mer...


Partie 3 : Siquijor 
Premier aperçu de Siquijor, pas mal!
Le port de Siquijor est on ne peut plus paradisiaque. Tout autour, des plage de sable blanc avec des petites huttes et un soleil de feu. Nous étions déjà conquis et impatient de piquer un tête! Nous avions réservé un hôtel dans le nord de l'île, mais notre chauffeur de tricycle nous a plutôt conseillé une ville du sud, car c'était la fête du village ce soir là, pour la San Augustin. Après un resort complet, nous voilà à la Czar's Place, un petit hôtel bien sympa, avec la piscine vide, mais qui nous accueille chaleureusement et dont les chambres sont très bien. Aussitôt arrivés et nous voilà invités chez la propriétaire qui organisait un buffet chez elle pour la fête du village. Ceux qui me connaissent bien n'auront aucun mal à imaginer que je me suis donné à coeur joie de goûter tous les plats philippins, avec le gros cochon rôti au milieu du buffet. Là-bas, j'ai rencontré un couple de danois, installés pour leur retraite sur l'île depuis 4ans et qui tiennent un resort sur la côte. Quand je lui ai posé la question de pourquoi ils vivaient ici, il a rigolé et m'a dit d'attendre le lendemain et que je comprendrai par moi-même, et j'avoue qu'il ne m'a pas menti.
L'après-midi, nous sommes allé sur une plage, décrite par le guide comme paradisiaque, sable blanc et eau turquoise, sans présence humaine. Le cadre était idéal mais dans l'eau, une grosse masse rocheuse nous empêchait d'aller nager. Je ne me plains pas quand même, mais on a des hauts standards maintenant! C'était quand même très agréable et parfait avant la soirée disco dont tout le village parlait. Après quelques brochettes et du riz sur la place du village, la sono du stade de basket a commencé à résonner mais pas assez pour me convaincre de rester trop longtemps.
Des nouveaux compagnons nous ont rejoint pour le reste du séjour pour l'île: pas des routards, mais un scooter et deux motos. "Oulaaaah" dira ma maman, mais l'île est quasiment déserte, il n'y a quasiment que des motos qui roulent sur des routes qui sont surtout en très bon état. Et puis, on est sages!
Le lendemain, nous sommes donc parti à la découverte du paradis de Siquijor, qui nous avait réserver de belles surprises... 
Yihaaaaaaa!!!
Première étape, des chutes d'eau en haut d'une colline, coincées dans une vallée avec de la foret tout autour. Là-bas, seulement quelques philippins et des enfants sautant d'un gros rocher, que nous n'avons pas tardé à imiter. L'avantage des chutes d'eau est que l'eau est vraiment rafraîchissante  contrairement à certaines plages où l'eau est presque trop chaude (dur la vie non?)
Après ces petites cascades, retour dans le village de Lazi non loin de là pour le déjeuner dans un restaurant très typique et très pas cher du tout et départ pour LA plage indiquée dans le guide, mais étonnement pas sur la carte que nous avait donné l'hôtel, pourtant plus détaillée. l'explication réside dans la protection des fonds marins de cette plage, ou ce petit coin de paradis. Deux pêcheurs, trois bangkas (les bateaux traditionnels philippins) et nous, sur une plage de sable fin blanc, de l'eau turquoise, du soleil et des gros rochers sur la plage. Un vrai délice, rien de mieux au bord de la mer.
La plage de rêve....
Quelques baignades plus tard et nous reprenons la route pour aller à Larena, au nord, pour réserver le bateau qui doit partir à 21h. Pour y aller, nous sommes passé par le milieu de l'île et la route de montagne qui, au moment du coucher du soleil, révélait des paysages et des couleurs époustouflants... Imaginez en plus en scooter et vous décrivez ce que je n'ai cessé de répéter sur cette petite île, "c'est le paradis!"
Une rizière à la tombée de la nuit
Seul petite embûche sur notre chemin, le bateau qui n'existait plus, et qui nous a obligé à prolonger notre séjour d'une journée... De retour à l'hôtel, quand nous annonçons la "triste" nouvelle, l'employée nous dit que nous sommes à nouveau invités au village chez la propriétaire pour fêter son anniversaire. Ce genre de choses, ça ne se refuse pas, et puis c'est un honneur d'être invité comme ça ici! En plus, le buffet avait gardé toutes ses promesses et s'était même un peu agrandi. Après ce bon repas et une petite San Miguel, la bière philippine, nous sommes descendu dans la cour de la maison, où un petit groupe local jouait pour la dizaine de personnes présentes, dont le vice-maire du village voisin qui, un peu éméché, ne cessait de le répéter... Après cette intermède local, nous avons repris notre vie de voyageur pour aller se prélasser sur la plage à 100m de l'hôtel, où Amaury a fait son bain de minuit (perdant une tong dans l'eau au passage) pendant que je regardais les étoiles (et non pas la lune hohoho)
En scooter, les cheveux au vent
Le lendemain, nous reprenons les motos pour explorer la partie est de l'île, la seule que nous ne connaissions pas, mais avant ça, un arrêt à Larena pour être sûr de partir le soir. Bonne nouvelle, le bateau existe mais il est complet. Nous prenons donc quand même nos tickets et devrons espérer qu'il ne soit pas plein pour réussir à trouver une place. La moto nous fait oublier tout ça et la plage qui suit encore un peu plus. Cette plage était beaucoup plus touristique que les autres, avec un hôtel, un bar, une digue et surtout des gens! Oui on s'habitue vite au calme et à avoir les plages pour nous tous seuls... Quelques heures plus tard, quand les dos et les bras sont devenus un peu rouges, nous sommes repartis pour un Marine Sanctuary près d'une plage un peu plus au nord. Malheureusement, la marée tait bien basse, empêchant toute tentative de baignade, mais le paysage comblait le manque, et en beauté! Même si mon opinion sur Siquijor était déjà faite, cela n'a fait que confirmer mon impression plus que positive sur cette île de rêve. Pour finir, le retour en moto fut venteux, mais très agréable, profitant des derniers paysages avant de repartir....
Au milieu de la carte postale...
Dans la couchette du bateau
Le soir, après avoir loué un van à l'hôtel et mangé des brochettes succulentes au port, nous prenons donc le bateau à 21h, toujours pas sûrs d'avoir une place. Ces gros bateau font la liaison Siquijor-Cebu (là où nous avions notre avion) en passant par Bohol. 9h de voyage sur des petits lits superposés, et toujours pas de garantie d'en avoir un. Finalement, après 10min d'attente au restaurant du bateau, une hôtesse nous emmène dans la classe supérieur (6.5€ au lieu de 5€) qui est plus calme, plus propre et surtout climatisée à 17°C, même si c'est une température glaciale. Après avoir discuté un peu et baissé cette clim de fou, nous avons dormi comme des bébés et la traversée s'est fait le plus doucement possible. pas une seule grosse vague, pas un seul remous et comme seul bruit les sonneries de portables de nos voisins. Presque la meilleure nuit en somme...
Un jeepney et un avion plus tard, et nous revoilà à Manille sous la pluie pour reprendre nos vies "normales".... 
Toutes les bonnes choses ont une fin!




Des photos pour finir...

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