lundi 3 octobre 2011

Hong Kong

Partir en voyage en Asie quand on a 18 ans, c'est pas toujours facile. Partir en voyage seul quand on a 18 ans, ça l'est encore moins. Jeudi soir, je suis donc parti seul pour l'aéroport, après une semaine écourté par le passage du typhon Pedring (voir article précédent). Tout s'est bien passé, j'étais bien en avance, les embouteillages de Manille ne m'ayant pas retardé. Je suis monté dans l'avion où j'ai patienté 30 minutes avant d'apprendre que nous n'allions pas décoller... La faute à qui? Toujours ce foutu typhon Pedring (ou Nesat pour les non-philippins, allez savoir pourquoi!) qui après avoir détruit une partir de Manille a eu la bonne idée de me suivre à Hong-Kong!
Une longue queue à laquelle j'ai échappé bien vite!
 Heureusement, j'avais commencé à taper la discute avec mes voisins d'avion, une indienne et un sri-lankais d'une soixantaine d'années qui vivaient à HK depuis 25 ans et qui rentraient de voyage aux Philippines. Ils ont fait passer le temps et comme nous n'avions pas de bagage en soute, nous avons pu nous faufiler rapidement au comptoir de notre compagnie bien-aimée, CebuPacificAirline. La queue fut courte et la sentence fut rapide: vol reporté au lendemain matin, à 5h40 pour mes nouveaux amis qui dormiront à l'aéroport, et à 7h55 pour moi qui suis rentré tout penaud à la maison... J'ai eu quand même plus de chance que d'autres amis des Philippines qui étaient partis plus tôt pour HK et qui n'ont pas pu atterrir (et qui ont même failli se crasher) pour finalement repartir sur Manille...
Après une soirée morose, où j'ai tout de même pu skypé (remontage de moral) je suis parti de la maison à l'aube pour rejoindre l'aéroport, sans encombres. Tout s'est bien passé cette fois-ci, j'étais même un peu trop en avance et j'ai dû lire un livre de Marc Lévy que j'avais pris pour ne pas m'ennuyer. Je suis donc arrivé à Hong-Kong, où j'avais rendez-vous avec Barnabé, un étudiant de Dauphine en échange pour un semestre à HK, et qui était venu quelques semaines plus tôt chez nous à Manille. Mon portable philippin ne marchant pas dans les contrées lointaines, j'avais convenu d'un rendez-vous dans un café près de l'arrêt du bus que je devais prendre en arrivant à l'aéroport. J'avoue que je n'étais pas trop rassuré car je n'avais aucun moyen de le joindre si j'étais perdu ou je ne sais quoi! Heureusement, ses indications étaient claires et j'ai pu le retrouver sans trop de difficultés.
Il m'a donc guidé jusqu'à son appartement, qui est situé sur l'île principale, en plein coeur de la ville. Je pensais que Hong-Kong allait être très moderne, presque aseptisée, mais la ville a quand même un côté très chinois. 
Bien sûr, ça change de Manille qui est un peu en bordel mais c'est aussi très étouffant, les buildings sont très hauts et on manque un peu d'air. Je me suis donc installé dans l'appartement de Barnabé, qui a gentiment bien voulu m'accueillir pour la nuit et nous sommes allé manger dans un restaurant typique, très simple mais très bon, et bondé, comme tous les restaurants de Hong-Kong. C'est un peu spécial de se retrouver en face de deux chinois, juste pour remplir le restaurant au maximum!
Ensuite, comme Barnabé avait cours, j'ai rejoint Charlotte, une amie de Lille, qui passe un an comme moi à l'étranger. Comme je n'avais pas de portable, nous avons encore fixé un rendez-vous à heure fixe et encore un fois, j'ai réussi à la trouver. Elle m'a fait le plaisir de visiter la ville toute l'après midi. Nous sommes allé en haut du Victoria Peak, un beau point de vue pour voir la ville et puis nous nous sommes promenés tout simplement dans les rues vivantes de Hong Kong. Nous sommes aussi allé près de son université, située un peu plus à l'écart mais aussi dans un quartier plus calme, où elle m'a fait visité sa minuscule chambre qu'elle partage avec une coloc' chinoise. Après avoir retrouvé une de ses amies, nous sommes parti à la recherche d'une tente pour l'excursion du lendemain. Si se déplacer à Hong Kong est assez aisé, demander son chemin ne l'est guère. Peu de gens parlent anglais mais ils sont tout de même sympathiques et essaient de nous aider. Après plusieurs tentatives, nous avons trouvé le magasin recherché au cinquième étage d'un building, où nous avons acheté des petites tentes pas chères du tout.
Charlotte, ma guide et amie, dans un petit parc
Pour le dîner, nous avons retrouvé Barnabé et nous sommes allé manger dans un centre commercial, où la cuisine chinoise a eu raison de mon estomac. Les portions étaient assez monstrueuses mais délicieuses, et j'ai pris le temps de savourer ce délicieux repas, même si le difficile usage des baguettes ne me donnaient pas trop le choix de la rapidité. Après ce repas, nous sommes allé rejoindre Quentin, un dinardais, lui aussi étudiant à l'Ieseg en 4ème année, et vivant à HK (le monde est petit!) J'ai donc découvert les nuits de Hong Kong, et Lang Kwai Fong, la rue où tous les jeunes occidentaux se rejoignent pour faire la fête le soir. Un grand contraste avec nos soirées philippines où nous sommes les seuls "blancs"!
Une équipe de randonneurs aguerris!
Le samedi, une journée de randonnée avait été planifiée par Charlotte. Avec elle et Quentin, quatre autres français étudiants et deux norvégiens. Nous sommes passé faire les courses pour rassembler les victuailles nécessaires à notre périple, et après un bon gros Macdo, nous sommes partis dans le métro, puis un bus, puis un autre bus, pour finalement arriver au début d'un sentier de randonnée.

Le mot sentier pourrait prêter à confusion car les chinois ont transformé ça en un chemin bétonné ce qui a bien facilité la tâche. Premier fait choquant, le silence de mort qui régnait dans les montagnes des Nouveaux Territoires, terres encore épargnées par l'ogre urbain qu'est Hong Kong. Nous sommes parti sacs sur le dos, à une allure conséquente, bravant les montées pentues en passant par des maisons désertes et une végétation dense, surplombant des paysages un peu étonnant quand on se rappelle que nous étions toujours techniquement à Hong Kong.
En fin d'après-midi, nous sommes arrivé sur la plage où nous allions passer la nuit. Tout autour, toujours les montagnes et une sorte de rivière sur le côté, que nous avons dû traverser sur un petit pont miteux. Nous avons commencé à monter les tentes quand un chinois nous a conseillé de les planter plus loin car quand la mer monterait, le niveau de la rivière s’élèverait sur notre emplacement, ce qui serait fort fâcheux!



Un jour après, un peu plus sales...
Nous sommes aussi allé chercher du bois aux alentours, ce qui ne fut pas chose facile, malgré la végétation abondante. je ne sais pas si c'est les habituels campeurs qui avaient volé toutes les réserves de bois sec mais il n'y avait presque que des racines. En montant nos 3 petites tentes,  les norvégiens ont commencé à allumer le feu tant bien que mal, luttant contre les bourrasques de vent qui essayaient en vain de compromettre notre dîner. La nuit tomba et nous nous sommes rassemblé autour de notre feu de joie. Nous avions fait des réserves conséquentes de chips et de viande, que nous avons commencé à cuire. Bien entendu, nous n'avions pas de grille de barbecue, mais nous avons commencé à piquer les bouts de poulets avec des baguettes chinoises (ingénieux n'est-ce pas?) et à cuire des tranches de boeuf dans du papier aluminium disposé en suite sur les braises de notre maigre feu. Presque rassasiés, mon idée du matin d'acheter des marshmallows s'est avérée très utile et on peut dire que ce petit feu devint un vrai feu de joie! La soirée fut longue et nous nous sommes couchés dans nos petites tentes, se faisant dévorer par la dizaine de moustiques qui étaient venu nous tenir compagnie.
Le matin, le soleil nous réveilla assez tôt mais nous avons encore pu nous délecter des premiers rayons du soleil en dormant sur nos serviettes. Un petit bain dans la mer nous a finalement définitivement revigoré, surtout moi avec l'eau très fraîche comparée à celle des Philippines (celle là ne devait être qu'à 25°C environ) Un petit sandwich plus tard et nous voilà reparti sous la fine pluie qui nous accompagnera jusqu'à la fin de la journée. Une pluie pas assez fine pour nous empêcher de marcher, mais assez forte pour nous rendre tout mouillés et rendre le chemin glissant. Le chemin chinois bétonné fut épargné, mais quand nous avons voulu rejoindre des petites chutes d'eau un peu en dehors du circuit, les rochers se sont avérés très glissants. Heureusement, le jeu en valait la chandelle, et après avoir marché quelques mètres sur les pierres glissantes, nous sommes arrivés aux petites chutes d'eau, où un groupe de jeunes buvaient du vin avec de la musique, très original pour un endroit pareil. L'eau y était un peu plus fraîche et sombre que dans la mer mais aussi plus propre et nos corps tous sales en avaient bien besoin. Un grand saut plus tard et nous voilà reparti sur le chemin, plus sales et humides que jamais, mais aussi plus proches de l'arrêt de bus. Nous le rejoignons 30 minutes plus tard, après avoir croisé mes deux amis des philippines (ceux de l'avion en retard) et un taureau avec le derrière en sang.
Le petit bus nous fit beaucoup de bien et nous nous sommes retrouvé dans une sorte de port balnéaire. Le déjeuner fut frugal dans un très bon restaurant et en dessert, la gaufre "HK Style" (beurre, peanut butter et sucre) a eu raison de notre appétit. Le ventre proche de l'explosion,  j'ai donc fait mes adieux à tout ce joli groupe dans le métro pour rejoindre Barnabé, chez qui j'avais laissé quelques affaires. Après avoir découvert Hong Kong de jour dans le bus, je l'ai admiré de nuit au retour, et ses gratte-ciels tout illuminés.
Mais apparemment, ce voyage solitaire était sous le signe de la malchance dans les aéroports. Cette fois-ci, mon avion était à l'heure, mais l'hôtesse à terre ne voulait pas imprimer mon ticket d'embarquement parce que je ne pouvais pas lui prouver que j'allais sortir des Philippines et elle me jurait que le bureau de l'immigration philippin me le réclamerait et ne me laisserait pas rentrer. J'avais beau avoir raison, la procédure chinoise est très stricte, et après m'avoir menacé de ne pas me laisser voyager, puis de m'obliger à racheter un billet, j'ai finalement imprimé mon billet du mois de mars pour qu'ils me laissent enfin partir en paix. Dans l'avion, j'ai pu finir le Marc Lévy tout humide et pas très passionnant et j'ai retrouvé un japonais en échange dans mon université. Nous avons donc partagé un taxi, qui nous a fait une belle frayeur. Il était assez spécial et assez dur en affaire pour négocier le prix, et après nous avoir dit qu'il allait prendre de l'essence, il s'est engouffré dans une ruelle sombre, puis dans un garage assez délabré. Plus de peur que de mal, le garage était bel et bien une station essence et nous sommes finalement arrivés sans encombres!


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire